J’ai rencontré Tricot Pirate tout à fait par hasard, sur Twitter, quelques jours avant la 1ère Journée International du tricot-graffiti en juin 2011. Je me suis présentée au Carré St-Louis, le 11 juin, question de faire connaissance et tricoter quelques mailles avec sa gang de tricoteuses terroristes, Les Ville-Laines. À cette époque, je tricotais depuis à peine six mois mais j’ai pu terminer un rectangle mauve que j’ai accroché au bas d’un lampadaire, question de vivre mon premier frisson de tricot-pirateuse. La piqûre du tricot-graffiti a fait son effet mais j’étais loin de me douter que j’allais éventuellement être recruté dans leur rang et devenir le 5e élément de ce collectif ludique et rebelle!
Le tricot-graffiti, c’est en essence l’art d’embellir l’espace urbain avec de la laine. Loin d’endommager le mobilier urbain, le yarnbombing est souvent toléré par les municipalités et très apprécié par les citoyens. Au de-là de faire sourire les passants, il s’agit aussi d’utiliser la douceur du tricot pour attirer l’attention sur des enjeux sociaux.
En novembre 2011, quelques mois plus tard, j’ai répondu à un appel à contribution des Ville-Laines pour le projet HOME SWEET HOME, qui consistait à recouvrir de laine les colonnes du Carré Viger pour la cause des sans-abris.
©2011 Eli Larin
À cette occasion, j’ai pu fraterniser et voir Pixie Knit, Mimi Traillette et Dinette en action! J’ai posé un tag en point Rivière sur lequel j’avais inscrit à la chainette les mots Tricot = Paix. À l’époque, je militais pour la paix sociale dans le contexte des mouvements Occupons qui, inspiré par le campement de Zuccotti Park, avaient envahi les places publiques un peu partout, cet automne-là, dont celui installé durant quelques semaines à la Place du Peuple (le Square Victoria) à Montréal. Mon désir de participer aux changements sociaux de cette vague progressiste, à l’échelle mondiale, m’a amené à mettre ma passion pour le tricot à contribution.
En s’éloignant du Carré Viger, cet après-midi là, sous un ciel pluvieux et par un temps froid, Tricot Pirate m’a lancé à la blague On t’adopte! Et voilà, il n’en fallait pas plus pour faire de moi une Ville-Laine et… me réchauffer le coeur!
Quelques semaines plus tard, Karine et Marilène (aka Tricot Pirate & Pixie Knit) sont venues tricoter avec moi à l’Hôtel de Ville de Montréal. Les femmes du mouvement Occupons s’étaient réunies ce soir-là pour poser des questions au conseil municipal. À la fin de la soirée, nous avons réuni nos trois bouts pour »tagger » une rampe d’accès devant l’Hôtel de Ville. Ce moment résonne encore en moi; il me parle de la force du collectif et, par extension, du tricot-graffiti qui a pour principe fondamental la liberté d’action en lien avec la communauté.*
*Extrait du manifeste du collectif Les Ville-Laines, Juillet 2012.
Comme quoi le tricot-graffiti, c’est rassembleur et ça tisse des liens… littéralement!
Pour suivre Les Ville-Laines dans leurs (més)aventures:
http://ville-laines.blogspot.ca/
Vidéo réalisée par EQCQ lors de la 2e Journée Internationale du Tricot-Graffiti, 9 juin 2012.
ludique et rebelle… j’adore. Si je reviens à Montréal un jour, j’embarque. Sinon, ben je continuerai à vous suivre et à tricoter en parrallèle lointain la liberté d’action en lien avec la communauté.