« L’activité des tricoteuses urbaines (adeptes du tricot-graffiti ou du yarnbombing) illustre bien cette résonance incessante. Ces activistes tricotent pour diverses causes, parfois simplement pour réchauffer des endroits mal-aimés de la ville, comme ce fut le cas lorsque les Ville-Laines ont tenté de donner un peu de réconfort à l’Agora du square Viger à Montréal. Installés précipitamment et sans permission, leurs travaux d’aiguille tendent à être rapidement retirés des lieux publics, mais leur vie se poursuit à travers de très nombreux blogues et surtout des groupes Flickr où les images se propagent et se multiplient très vite. Ainsi, en tant ce qui concerne le tricot-graffiti que plus généralement les pratiques artistiques furtives, ce qui, dans l’espace urbain, apparaît comme à peine public – soit par leur brièveté d’apparition, soit par les aspects nécessairement subreptices et confidentiels de certains gestes artistiques –, devient par le Web, beaucoup plus présent, visible, mobile et foisonnant. »

Suzanne Paquet

CV95

CV95 avec mon premier tricot-graffiti avec le collectif Les Ville-Laines au Carré Viger à Montréal en novembre 2011 : Tricot = Paix