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La haine a causé beaucoup de problèmes dans le monde, mais n’en a pas encore résolu un ~Maya Angelou

C’est la fin de l’année, le temps des résolutions, de la famille, des compilations et des remises en question. Les attentants terroristes à Paris, la crise des réfugiés Syriens, le réchauffement climatique, l’inégalité grandissante qui mènera à la disparition certaine de la classe moyenne, et plus encore. Toute cette violence, que ce soit économique, sociale ou politique, semble incompréhensible et pourtant elle est perpétrée par des êtres humains. Oui des humains – et non des monstres, des démons ou toutes autres caractérisations qui nous empêchent de comprendre, voire de ressentir, la détresse à l’échelle planétaire et ses répercussions.

La haine n’a jamais réglé de problèmes comme l’a dit Maya Angelou. Le philosophe espagnol José Ortega y Gasset va plus loin : « Haïr, c’est tuer virtuellement, détruire en intention, supprimer le droit de vivre. Haïr quelqu’un, c’est ressentir de l’irritation du seul fait de son existence, c’est vouloir sa disparition radicale. »

Selon le Wikipédia, un « Réfugié – au sens de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés – est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle; qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa « race », de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner en raison de ladite crainte. » Un réfugié, c’est un être qui est persécuté, qui vit dans la crainte et cela avant même d’être décrit comme une personne sans toit au-dessus de la tête. Refuser l’entrée dans un pays à un réfugié, c’est le persécuter doublement. Véhiculer la peur face à l’étranger qui fuit son pays en guerre afin de se préserver, c’est entretenir des sentiments d’aversion et de haine.

Chandelle de Noël

La seule arme dont dispose une personne de bonne conscience pour contrer l’ignorance est d’émettre plus de lumière, plus de douceur, plus d’humour – en d’autre mot, plus d’amour.

Interconnectés tels les fils d’un tricot, nous sommes liés – Un – nous sommes donc tous responsables. À nous de changer radicalement notre façon de penser, d’initier un changement de paradigme afin de nous sortir de notre prédicament. Ensemble. Sans laisser qui que ce soit derrière, même nos supposés ennemis, nos agresseurs, car comme nous ils ont leur propre histoire de persécution, d’exclusion et de peur à surmonter. La haine entraine la haine, seule la compassion peut transformer le monde et créer un cercle vertueux. Faire la paix, commence par soi. Faire le choix de l’inclusion radicale passe par l’acceptation de l’autre, la protection de notre planète, sans oublier le respect des animaux et des plantes.

En 2016, je nous souhaite beaucoup de guérison et de créativité, une capacité d’apporter toujours un peu plus de lumière dans notre communauté – à notre façon, à notre portée.

Paix 2016

Wool Against WeaponsLe tricot militant est rassembleur. La laine unie. C’est bien connu. Sa plus grande force, sa caractéristique principale, c’est son pouvoir de rallier les gens pour une cause tout en utilisant le médium de la douceur comme message.

Le 9 août dernier à l’occasion du 69e anniversaire du bombardement de Nagasaki, des milliers de personnes ont rejoint le groupe Wool Against Weapons et d’autres organisations anti-armements dans le Berkshire en Angleterre afin de dérouler un foulard de la paix. Le tricot rose qui a pris plus de 18 mois à confectionner et impliqué un nombre considérable d’artisans et des militants de la paix de partout dans le monde s’est étendu sur plus de 12 kilomètres. Cette action de grande envergure, créative et inspirante avait comme objectif de mettre en lumière la folie du nucléaire en reliant l’écharpe de la paix entre Aldermaston et Burghfield, deux installations qui conçoivent et produisent des ogives pour le système d’armes nucléaires de la Grande-Bretagne. Le gouvernement britannique dépense présentement £100 milliards sur la construction d’un nouveau système d’armes nucléaires pour remplacer le missile Trident. Une somme considérable qui pourrait servir à d’autres fins dont l’éducation. En tant que symbole, le foulard rose représente un désir de changement profond, soit la confection d’un monde de paix et d’amour, sans arme et sans frontière. La couleur qui connote le féminin, la douceur et l’enfance détonne avec l’univers macho du militarisme.

La manifestation aura aussi servit à honorer les personnes tuées par les technologies nucléaires inhumaines qui ont fait tant de ravages au Japon lors de la 2e guerre mondiale et dont la prolifération depuis continue à jeter une ombre sur l’avenir de l’humanité et sa qualité de vie. Pendant les mois qui ont précédé l’action, les gens ont tricoté en public afin de susciter des discussions sur cet enjeu de taille. Le tricot permettant d’aborder des sujets complexes et difficiles tout en ayant du plaisir à se rassembler et à échanger a permis à la population de s’unir. Après le rassemblement, l’écharpe a été transformé en couvertures et distribué aux sans-abri, à des soins palliatifs, dans des camps de réfugiés et zones de conflits à l’étranger. Opposer la force de création, d’unicité et d’entraide propre au tricot à la force destructive du nucléaire est à la fois audacieux et apte. Le militantisme laineux, comme cet exemple le démontre bien, est une démonstration de l’énergie positive, constructive et collective qui nous rappelle qu’un monde de paix n’est pas impossible mais en train de s’actualiser.

Wool Against Weapons

Wool against weaponsImages: Wool Against Weapons