Après trois mois de confinement, l’urgence d’emmitoufler un poteau dans la ruelle derrière chez moi s’est fait ressentir. Guidée par mon intuition, je suis partie à l’aventure avec une couverture sous le bras et je l’ai posé sans trop réfléchir dans la tranquillité la plus absolue. Un geste qui se veut porteur de réconfort. Un désir de renouer avec l’espace public après des semaines vécues à l’intérieur, dans mon cocon. Malgré les hauts et les bas, je n’ai pas trouvé la quarantaine si pénible. Je me suis découvert un petit côté ermite. Tant bien que de mal, je fais la paix avec ma nature casanière. J’apprécie la simplicité de ma vie, parfois à deux, parfois à trois. Les moments de solitude et l’espace que cela crée pour la réflexion et l’introspection sont de précieux trésors à préserver. La pandémie m’a aussi appris à ralentir, à revenir à l’essentiel, à remettre de l’ordre dans mes priorités. Je n’ai pas fini de faire l’inventaire de mes leçons. Surtout qu’à celles-ci s’ajoutent l’avancée de Black Lives Matter dans les dernières semaines qui on l’espère saura enrayer la pandémie du racisme. C’est le temps comme jamais de changer le monde! J’espère que la laine apportera son lot de douceur pendant cette période difficile et historique. Je ne crois pas que cela soit viable ou acceptable de retourner en arrière. Il faut avancer à grandes enjambées. Nous aurons d’autres défis plus grands à relever, plus importants. Le sort de notre planète repose sur la force de notre collectivité et sa capacité à s’adapter, vaincre les préjudices et oeuvrer ensemble pour changer de paradigme. Un vent d’espoir se fait sentir. Je souhaite de tout coeur qu’on l’emporte sur la misère et l’obscurantisme. D’ici là, je continuerai sûrement de poser une petite laine sur le mobilier urbain de temps à autre. Pour faire sourire mais surtout pour rassurer.